Les bâtiments des banques constituent une forme particulière d’architecture représentative. À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, du de la croissance économique, ils devinrent des édifices marquants dans les centres des villes suisses. En effet, les entreprises s’orientaient de plus en plus vers l’international et étaient avides de capitaux. La Suisse fut également l’un des premiers pays à suivre l’Angleterre sur la voie de la révolution industrielle. Ce furent des facteurs décisifs pour la place bancaire suisse en plein essor. Peu avant la Première Guerre mondiale, le pays était le plus grand investisseur au monde par habitant. Ce dynamisme économique est parfaitement illustré par les sièges des banques.
Le développement du jeune État fédéral suisse, le « Nation Building » après 1848, peut également être observé à travers les constructions de cette époque. En effet, l’une des tâches de ces années n’était pas seulement d’unifier la monnaie, mais aussi de la fabriquer sur un seul site. C’est ce que fit la Confédération dans l’ancien hôtel de la Monnaie à Berne, puis dans le nouveau bâtiment de la Monnaie fédérale dans le quartier du Kirchenfeld. Quelques décennies plus tard, la création d’une banque centrale, la Banque nationale suisse (BNS), avec ses sièges principaux à Berne et à Zurich, marqua une nouvelle étape dans la consolidation du système monétaire et bancaire suisse. L’histoire économique, l’histoire de l’architecture et les développements politiques sont ainsi étroitement imbriqués – les différents articles de ce numéro le montrent sous les aspects les plus divers.
Dossier 1
Ludo Groen
Das Hotel, das die Credit Suisse rettete
Alpine Infrastrukturen der Schweizer Banken
Résumé
L’hôtel qui a sauvé le Crédit suisse − Infrastructures alpines des banques suisses
Cet article complète la recherche sur le comportement controversé des banques suisses au milieu du XXe siècle et offre un point de départ et d’arrivée différent. Au détour de l’architecture, il décrit comment le Crédit suisse acquit l’hôtel Savoy à Interlaken en 1939 pour évacuer son siège de Paradeplatz. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les banques suisses, à la recherche de sécurité, s’approprièrent des hôtels dans les Alpes dans des villes comme Interlaken, Gstaad et Davos. La Première Guerre mondiale avait vidé les hôtels alpins. L’industrie du tourisme en était restée engourdie pendant les décennies suivantes, et s’efforça alors d’accueillir ces nouveaux résidents plutôt inhabituels. Au fil du temps, cette convergence d’infrastructures touristiques et financières s’avéra non seulement une tournure fortuite des événements, mais plutôt le signe avant-coureur d’un nouveau modèle, reproduit par la suite de manière lucrative par les paradis fiscaux des Caraïbes. L’isolement de ces complexes donnait aux banquiers un sentiment de sécurité, tandis que leurs clients profitaient du luxe des grands hôtels.
Dossier 2
Dave Lüthi
Des banques dans la ville
L’exemple de Lausanne
Résumé
Les banques sont des bâtiments constitutifs des villes suisses depuis la deuxième moitié du XIXe siècle. Leur architecture se caractérise par une recherche de monumentalité, qui se traduit souvent par des volumes bien découpés et inscrits dans le tissu urbain, et par un décor riche, tant en façade qu’à l’intérieur des édifices. L’apparition du type architectural de la banque découle de la mutation de ces entreprises qui, autour de 1900, ont tendance à s’internationaliser et à concentrer des capitaux de plus en plus importants. Les édifices les abritant cherchent à la fois à susciter la confiance de la clientèle, mais aussi à lui procurer un plaisir esthétique. La mise en place progressive d’une image architecturale signalant la fonction bancaire culmine autour de 1910-1920 avec des établissements qui occupent des places de choix dans l’espace public, donnant sur les places et les artères principales. L’exemple lausannois permet de dégager différentes tendances architecturales et typologiques de ces édifices si représentatifs de l’économie helvétique contemporaine qui mériteraient une étude plus large et plus approfondie.
Dossier 3
Monica Bilfinger, Michael Leuenberger
Bundesbauten für das Geld
Eidgenössische Münzstätte und Schweizerische Nationalbank
Résumé
Bâtiments fédérales pour l’argent
Les origines de la monnaie nationale suisse moderne, le franc, sont indissociables de deux institutions qui nous donnent un aperçu de la formation du jeune État fédéral : la Monnaie fédérale et la Banque nationale suisse. La nouvelle fondation de la Confédération en 1848 et par conséquent sa réorganisation entraînèrent une uniformisation de la monnaie en Suisse. Le Parlement opta en 1850 pour le système du franc, ce qui signifia la remise en activité de l’ancien hôtel de la Monnaie de lʼÉtat de Berne, situé au Gerberngraben et construit entre 1789 et 1792. Un nouveau bâtiment fut construit en 1903-1906 dans le quartier du Kirchenfeld à Berne, à proximité directe des Archives fédérales suisses. La loi sur la Banque nationale de 1905 prévoyait deux sièges principaux pour la Banque nationale suisse (BNS), l’un à Zurich et l’autre à Berne. L’architecte Eduard Joos créa pour le siège bernois un bâtiment de style néobaroque, occupé en 1912. Les frères Otto et Walter Pfister furent les architectes du site zurichois. Le bâtiment principal se trouvait dans la Bahnhofstrasse, du côté de la Bürkliplatz. Le bâtiment représentatif de style classique ne fut occupé que dix ans plus tard, en 1922.
Dossier 4
Matthias Brenner, Silke Langenberg, Robin Rehm
Transparenz und Structural Glazing
Theo Hotz’ UBS-Konferenzgebäude in Zürich
Résumé
Transparence et Structural-Glazing : le bâtiment de conférence d’UBS à Zurich de Theo Hotz
Le bâtiment de conférence de l’UBS à Zurich de Theo Hotz, achevé en 1991, associe de manière surprenante la construction et le concept du contenu avec les choix constructifs. Les aspects liés au site du Grünenhof et la transparence des façades en verre avec leurs reflets clairs-obscurs puissants déploient une présence particulière, tout comme les surfaces en verre montées sur des profilés et les tiges disposées en filigrane à l’intérieur de celles-ci. Les implications d’ordre sociologique sont activées dans une dialectique typique de l’époque entre le « soi » et la « chose ». (Alfred Lorenzer).
Dossier 5
Cyrill Schmidiger
Unangemessen gestaltet?
Salvisbergs Entwurf für den Schweizerischen Bankverein und die architektonischen Diskussionen um eine Finanzinstitution
Résumé
Un design inapproprié ? Le projet de Salvisberg pour la Société de banque suisse
Le projet d’Otto Rudolf Salvisberg (1882-1940) pour le nouveau bâtiment de la Société de banque suisse à la Paradeplatz de Zurich fut si mal accueilli par Peter Meyer qu’il le critiqua à plusieurs reprises dans la Neue Zürcher Zeitung en 1938. Parallèlement, il utilisa la plate-forme de la presse quotidienne pour discuter des questions de monumentalité : une banque devait certes être de construction monumentale, mais en aucun cas dans le sens de Salvisberg; elle devait correspondre au caractère intime de la Paradeplatz ainsi qu’au style helvétique. La critique de Meyer, qui doit être lue dans le contexte de la défense spirituelle du pays suscita une vive réaction de Salvisberg, sans aborder toutefois le débat sur la monumentalité. Ainsi, le thème, qui avait perdu de sa pertinence à l’Ouest après 1945, resta traité unilatéralement par Meyer. Le bâtiment de la banque fut néanmoins construit à partir de 1947, selon un projet de Roland Rohn, qui s’inspira étroitement de Salvisberg. Dans la perspective actuelle, cette architecture n’est ni inappropriée ni faussement monumentale.
Aktuell | Actuel | Attuale
Nicole Bauermeister
Billet de la direction
Le projet SAiS prend son envol
KdS | MAH | MAS
Regula Crottet, Anika Kerstan, Philipp Zwyssig
Die Kunstdenkmäler des Kantons Zürich N.A. VII
Der Bezirk Dielsdorf
Der erste Landband der Neubearbeitung der Zürcher Kunstdenkmälerreihe widmet sich den 22 Gemeinden des Bezirks Dielsdorf. Die Region zwischen dem unteren Glatttal und der Kantonsgrenze zum Aargau war bis Mitte des letzten Jahrhunderts stark vom Ackerbau und bis 1900 auch vom Weinbau geprägt. Danach geriet sie in den Agglomerationssog der Stadt Zürich. Das bauliche Kulturerbe des Bezirks umfasst neben Vielzweckbauernhäusern mit Nebenbauten auch bedeutende Siedlungs-, Kirchen- und Schulbauten des 20. Jahrhunderts – sowie als Besonderheit das Landvogteistädtchen Regensberg.
KdS | MAH | MAS
Anastazja Winiger-Labuda
Les Monuments d’art et d’histoire du canton de Genève V
Genève, grandes demeures urbaines 1670-1790
Publikationen der GSK | Publications de la SHAS | Pubblicazioni della SSAS
Schloss Burgdorf
Der neue Kunstführer bietet faszinierende Einblicke in die Geschichte eines Baudenkmals von nationaler Bedeutung.
Focus
30. Europäische Tage des Denkmals in der Schweiz
Kulturerbe neu präsentiert
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- Neujahr in Sevilla
Geschichte und Gegenwart der Hauptstadt Andalusiens - Die schönsten Nationalparks Tansanias
Vom Kilimandscharo zum Indischen Ozean
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